La mort est naturelle


Exposition du 28 février au 12 mars 2022,
à la Galerie du Tableau de Marseille.






La mort est naturelle est une exposition mêlant langage plastique et préoccupation anthropologique. Ici les natures mortes sont des commémorations. Fleurs et animaux occupent de grandes compositions séduisantes qui interrogent la place l'animal, de la nature et de la mort dans nos vies. Tel Caron, l'artiste se présente comme un passeur, un accompagnateur vers un au delà indéfini. Elle offre à ces êtres différents types de sépultures : de l'enfleurement à l'embaumement dans d'ornementales mosaïques de verre.
Comme ce fut le cas à ces début, la photographie fige et enregistre ces morts pour les commémorer sans fin, pour en faire le deuil. Le deuil d'eux même et de ce qu'ils représentent. Mais le deuil bien qu'associé à la souffrance est aussi considéré comme un processus nécessaire de délivrance, la résilience


Vue de l'exterieur



Enfleurissement , serie évolutive de photographies, tirages numeriques encadrement en chêne et verre antireflet. Dimension variable. 2021-2022

Enfleurissement , serie évolutive de photographies, tirages numeriques encadrement en chêne et verre antireflet. Dimension variable. 2021-2022


Il s’agit d’une série de photographie documentant une démarche d’»enfleurissement» d’animaux mort.
Pour chacun de ces enfleurissements de multiples questions éthiques se pose. Ma démarche est simple, elle consiste à orner des animaux morts de fleurs. Qu’ils soit domestiques, «nuisibles», de sommes ou sauvages je tiens à leur rendre hommage par cette cérémonie.
Ces funérailles me permettent de leur rendre hommage tout en les laissant à la nature. Par mes compositions florales je les offres ou les laissés aux prédateurs, aux charognards ou aux insectes necrofages. Ces compositions font d’ailleurs appel à l’art de la table et à la décoration de plat traditionnel de la grande cuisine.
Les fleurs utilisées sont des fleurs de saisons cueillies autour du corps ou autour de son milieu de vie. En hiver, j’ utilise des baies, des feuilles ou des fleurs séchées.
Chacun de ces enfleurissements sont l’occasion de se questionner sur notre relation et notre connaissance de la nature qui nous entoure.
Cette démarche s’inscrit entre la sépulture et la commémoration.
L’utilisation de fleur dans des compositions minutieuses constitue un véritable tableau. Une vraie nature morte.

Chaque photographie est imprimée pour correspondre à la taille réelle de l’animal qu’elle représente.



Vue d'ensemble


La charogne, peinture acrylique sur rideau plié en coton 100 x 200 cm et photographie encadré en plomb 13 x 13 cm. 2022

Detail, La charogne, peinture acrylique sur rideau plié en coton 100 x 200 cm et photographie encadré en plomb 13 x 13 cm. 2022


Vue d'ensemble

Troisième vie , Chevreuils,
trophés de têtes de chevreuils naturalisées ornées de perles en verre collés, 2021
Mâle : 45 cm x 30 cm x 20 cm
Femelle ; 30 cm x 30 cm x 17 cm


Vue d'ensemble


Renard ,photographie argentique, tirage numérique sur papier 150g, 275x340 cm, février 2011 avec Troisième vie en premier plan.

Cette image questionne la relation que nous avons aux animaux notamment dans des structures comme les musées d’histoire naturelle. Nous avons une curieuse façon de prendre des choses de la nature que nous ne pouvons obenir, nous les figeons. L’animal pour son exposition et sa préservation peut être naturalisé.
Ici, je replace les animaux figés dans leur milieu naturel, ce lieu est l’ancienne tanière d’un couple de renards. On ne sait plus très bien si les renards sont faux ou si simplement la photo les a figés. L’attitude des renards permet de voir dans un deuxième temps, que c’est une mise en scène. Le spectateur est face à cette artificialité importante de la naturalisation et du geste de réimplantation.


Vue d'ensemble, Troisème vie

En effet ici l’animal chassé est naturalisé, il devient trophée. Puis la qualité de trophée se perd, il devient objet de décoration. Enfin il tombe en désuétude, se dégrade, perd ses poils devient un «nid à poussière».
C est à cette étape de sa vie que j’interviens à la fois pour redonner vie à l’objet mais aussi pour rendre hommage à l’animal dont ils sont issues.
Par l’ornement minutieux que j’applique l’animal devient bijoux. Cette œuvre est à la fois tombeau, hommage et réincarnation de l’animal initial

Renard 1 , dimension variable, renards naturalisés ornés de perles en verre collés, 2021


Renard 2, dimension variable, renards naturalisés ornés de perles en verre collés, 2021


Renard 2 , dimension variable, renards naturalisés ornés de perles en verre collés, 2021


Renard 3 , dimension variable, renards naturalisés ornés de perles en verre collés, 2021


Troisième vie ,Renards, dimension variable, renards naturalisés ornés de perles en verre collés, 2021


Rat ,rat séché et perle de verre, 7 cm x 20 cm x 4 cm 2020

Il s’agit d’un rat séché suite à son empoissonnement, qui est recouvert de perle en verre. Comme beaucoup de nuisible sa vie est considéré de « trop » par les hommes.
Par son embaumement perlé je rend hommage à sa vie en tant qu’individue. Sa mort n ‘est pas veine, son corps devient mon support, devient une œuvre.